Charles Frédéric de Sacconay et sa correspondance avec Mirabeau par Cloé

Charles Frédéric de Sacconay était seigneur de Bursinel, officier de la garde suisse et colonel de milice. Victor Riquetti de Mirabeau était économiste, philosophe et homme politique. Ces deux personnages se seraient rencontrés à l'académie militaire de Paris dans les années 1730. Leur amitié se renforce durant l'hiver 1732-1733 lorsque Mirabeau tombe malade et vient se réfugier dans la famille de Sacconay le temps de sa guérison. Au cours de ce séjour, Mirabeau s'attache à la famille de Sacconay. Il témoigne souvent son affection particulière pour son ami suisse, que ce soit dans les lettres qu'il lui adresse ou avec d'autres correspondants.

Image d'illustration : portrait de Marc Charles Frédéric de Sacconay par Hubert Drouais (1732)

Les années 1730

Au début de leur correspondance, les deux amis parlent de poésie et de femmes, insistant souvent sur la place de Sacconay dans son entourage. Mirabeau va aussi lui partager ses réflexions personnelles et ses pensées intimes. Au fil des années, leurs sujets de discussions vont évoluer vers de nouveaux thèmes comme le mariage et leurs carrières respectives, et leur écriture va évoluer des tons plus sérieux.

Les années 1740

Ces années 1740 sont marquées par leur vie de famille et l'arrivée d'enfants et Mirabeau exprimera ses problèmes avec sa femme. Il en a assez de vivre en France et il dit qu'il aimerait bien rejoindre Sacconay en Suisse : ils en parleront beaucoup mais ce projet n'aboutira pas à cause de problèmes financiers.

Les années 1750

Dans la première partie des années 1750, leurs discussions politiques s'intensifient. Elles sont surtout basées sur les pensées de Mirabeau.

Dans la deuxième partie des années 1750, des décès ont eut lieu dans la famille de Sacconay : Mirabeau essaya tant bien que mal de le réconforte.

Les années 1760

Les lettres de la première moitié des années 1760 témoignent de la formation de la pensée économique de Mirabeau. C'est à cette époque qu'il écrit les textes qui constituent la base de sa pensée en science économique, La Théorie de l'impôt, qui lui vaut un séjour à la prison de Vincennes. Il réussit à convaincre son ami de ces idées et celui-ci devient son porte-parole au sein des cercles savants bernois et vaudois. Mirabeau évoque aussi de plus en plus dans ses lettres son idée de rendre visite à son ami suisse.

Les années 1770

La correspondance met aussi en valeur la collaboration étroite de Sacconay avec des éditeurs suisses pour la publication de deux textes de Mirabeau : La Science ou les droits et devoirs de l'homme et Lettres sur la législation ou l'ordre légal. Elle permet d'attribuer un ouvrage publié anonymement en 1770, Mémoire sur les grains, à Sacconay. Mirabeau continue par ailleurs de parler de rendre visite à son ami Sacconay.

Sacconay meurt le 15 janvier 1788 et Mirabeau le 13 juillet 1789. Leur correspondance a duré de 1731 à 1784 : ils se sont échangés des lettres pendant 53 ans.

Pour aller plus loin : article sur le site de l'Unil.