Portrait de Jean-Philippe de Cheseaux par Stanislas
La famille de Loys, propriétaire de la seigneurie de Cheseaux depuis le milieu du XVIème siècle, la conservera pendant plus de deux siècles. De nombreux membres de cette famille ont occupé des fonctions importantes à Lausanne telles que juge, boursier ou bourgmestre. Parmi les derniers membres de la famille ayant vécu au château de Cheseaux, Jean-Philippe Loys de Cheseaux est parmi les plus célèbres. Grand physicien et astronome, il a été instruit par son grand-père maternel, Jean-Pierre de Crousaz, lui-même philosophe et professeur de l'Académie de Lausanne. Il étudie avec lui des domaines très variés : mathématiques, philosophie, théologie, botanique, histoire.

A dix-sept ans seulement, il écrit trois essais de physique qu'il ne
publiera qu'en 1743 et qui seront ensuite approuvés par l'Académie des
Sciences de Paris : sur le choc des corps, la force de la poudre à canon
et la propagation du son. Il se mesure notamment aux théories de Newton
et discute le paradoxe d'Olbers qui sera élucidé grâce à la théorie de
la relativité générale de Albert Einstein.
En 1736, il fait installer un
observatoire à Cheseaux-sur-Lausanne. Il y réalise de nombreuses
mesures astronomiques et trigonométriques qui permettront entre autres
de redessiner la carte du Pays de Vaud mais aussi de découvrir des
comètes et d'anticiper leur trajectoire.
Suite à ses nombreuses
observations, il publie en 1744 son Traité de la comète qui le rend
célèbre dans toute l'Europe à l'âge de vingt-six ans seulement. Il est
alors considéré comme l'un des plus grands scientifiques de son temps
par ses pairs et il devient membre des Académies de Paris,
Saint-Pétersbourg, Stockholm, Göttingen ainsi que de la Royal Society de
Londres.
On lui demande également de venir diriger l'observatoire de Saint-Pétersbourg. Il décline l'offre car sa santé est fragile et la campagne tranquille de Cheseaux lui convient mieux. Il est également très croyant, de confession protestante, et travaille encore à démontrer la compatibilité entre les observations scientifiques et le contenu de la Bible. Il essaie de prédire des événements à l'aide de certains passages de l'Apocalypse mais ses prédictions d'astrologue se sont avérées moins concluantes que celles sur les comètes.

Après avoir
été fortement sollicité par ses amis parisiens qui souhaitent échanger
avec lui, il s'installe dans la capitale française avant d'y mourir
prématurément en 1751, à l'âge de trente-trois ans. Sa mort fait
énormément de bruit à Lausanne mais également dans toute la communauté
scientifique de l'époque qui lui rend un vibrant hommage. Le Journal Helvétique lui consacre un éloge de près de trente pages quelques mois après sa mort.
Sources :
https://lumieres.unil.ch/fiches/bio/62/
https://lumieres.unil.ch/publications/trouvailles/5/
https://notrehistoire.ch/entries/EgNBpQV482Z
https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015895/2009-04-02/